Possibilité de faire l'histoire en 4 parties durant 1 mois :
Dimanche 1 : Les eaux de Mara (Exode 15 : 22 à 27)
Dimanche 2 : Les cailles (Exode 16 : 1 à 13a)
Dimanche 3 : La manne (Exode 16 : 13b à 36)
Dimanche 4 : Les eaux du rocher (Exode 17 : 1 à 7)
Les eaux de Mara, les cailles, la manne et les Amalécites
Les eaux de Mara
Il existe au Proche-Orient un aquifère (couche poreuse stockant l’eau) profond, dont on a détecté la présence d’Israël au nord jusqu’au Tchad, en passant par la Libye et l’Egypte, sur une surface de 630'000 km2. Parfois profond de 600 à 1000 mètres, cet aquifère effleure parfois et laisse s’écouler des sources. L’eau est semi-saumâtre, contenant le 1/3 de sel contenu normalement dans l’eau de mer.
Parfois, à la faveur de terrains salés par l’évaporation, cette eau se charge en minéraux la rendant impropre à la consommation. Ceci s’observe à plusieurs endroits au Sinaï.
Moïse connaissait sans doute l’existence de toutes les sources du Sinaï, pour y avoir séjourné et voyagé avec les troupeaux de son beau-père. A-t-il voulu volontairement mettre à l’épreuve la foi du peuple, afin de lui montrer la grandeur de Dieu et inspirer sa confiance obéissante ?
Les Cailles
La zone où le peuple hébreu se trouvait correspond effectivement à l'un des grands axes de migration de l'espèce qui la traverse deux fois par an.
Les cailles sont de nouveau évoquées dans le livre des Nombres 11, 31, racontant la traversée du désert du peuple juif,
Un an après, le peuple hébreu se trouve dans les environs de Qivroth-Taawa, dans le désert du Sinaï (sensiblement la même zone que lors du premier épisode). De nouveau le peuple se plaint et réclame de la viande à Moïse. Dieu fait alors pleuvoir une nouvelle fois des cailles sur le camp des israélites. Ces derniers se jettent sur les oiseaux et se livrent à des excès de nourriture. Mis en colère par ce spectacle, Dieu fait mourir en grand nombre les juifs qui se sont livrés à ces excès.
Ces deux épisodes auraient eu lieu à un an d'intervalle, vers mi-avril, au moment où les cailles migrent vers le nord.
Plusieurs autres points du texte semblent tout à fait plausibles. Le fait que le vent se soit levé au moment de l'arrivée des cailles correspond tout à fait à leur façon naturelle de se déplacer. Les courants aériens aident considérablement les cailles à parcourir de grandes distances pendant leur migration. Le fait de planer à pour effet de réduire de beaucoup les efforts fournis par les oiseaux pour se maintenir en vol. Il est également fréquent que, surprises par un vent contraire, ces dernières s'abattent en masse. Les oiseaux épuisés et incapables de reprendre leur envol, peuvent alors être facilement capturés à la main. Les vols sont souvent espacés de deux jours, temps de repos nécessaire aux cailles avant de repartir. Ce dernier point recoupe parfaitement le récit biblique qui mentionne la capture de cailles pendant deux journées.
L'historien Flavius Josephe (37-100 après JC) résume l'Ancien Testament dans l'un de ses ouvrages
"Dieu promet de prendre soin d'eux et de leur fournir ces ressources tant souhaitées. Moïse, ayant entendu cette réponse de Dieu, retourne auprès du peuple. Ceux-ci, en le voyant tout réjoui des promesses divines, passent de l'abattement à une humeur plus gaie, et lui, debout au milieu d'eux, dit qu'il vient leur apporter de la part de Dieu un secours contre les embarras présents. Et, peu après, une quantité de cailles (cette espèce d'oiseaux abonde, plus que toute autre, dans le golfe Arabique) traverse ce bras de mer et vient voler au-dessus d'eux ; et, fatiguées de voler, habituées, d'ailleurs, plus que les autres oiseaux à raser la terre, elles viennent s'abattre sur les Hébreux. Ceux-ci, les recueillant comme une nourriture préparée par Dieu, soulagent leur faim. Et Moïse adresse des actions de grâce à Dieu pour les avoir secourus si vite et comme il l'avait promis."
Le miracle des cailles
"En même temps qu'il parlait, le camp tout entier se remplit de cailles ; on les entoure et on les ramasse. Cependant, Dieu, peu après, châtie les Hébreux de l'arrogance injurieuse qu'ils lui avaient témoignée : il en périt, en effet, en assez bon nombre. Et, encore aujourd'hui, cette localité porte le surnom de Kabrôthaba, c'est-à-dire Tombeaux de la concupiscence."
On peut s'interroger sur le fléau qui frappe le peuple Hébreu juste après l'ingestion des cailles. Les oiseaux n'ont-ils pas consommé des graines de ciguë (ou d'autres plantes toxiques), ce qui expliquerait des malaises, voire des décès par empoisonnement (coturnisme) ?
Le coturnisme est un empoisonnement provoqué par l'ingestion de chair de cailles sauvages (caille des blés). Il se manifeste par les symptômes suivants : Faiblesse généralisée, fièvre, extinction de la voix, douleurs musculaires, paralysie des membres inférieurs, vomissement, décoloration des urines, gastro entérites sévères. Des troubles cardiaques, ou des insuffisances rénales, peuvent également survenir et provoquer la mort dans certains cas.
Les symptômes surviennent dans un délai d'une heure et demie à 10 heures après la consommation des oiseaux et persistent généralement un à deux jours (jusqu'à 10 jours dans certains cas extrêmes).
Les cas de coturnisme ont été principalement constatés dans les régions suivantes : le nord de l'Algérie (mais aussi l'Afrique du Nord), le sud de la France, la Grèce, la péninsule du Sinaï, le sud-ouest de l'ex URSS, et le nord-est de la Turquie.
Phénomène curieux : les cas d'empoisonnement constatés en Algérie et en France sont survenus à la suite de la consommation de cailles en train d'effectuer leur migration vers le nord, au printemps. Aucun empoisonnement ne semble être survenu pendant la migration retour de l'automne (période ou les cailles sont traditionnellement chassées en France, et ou on peut donc les consommer sans danger).
Ces empoisonnements sont d'autant plus étranges que rien ne permet de différencier les oiseaux sains des oiseaux porteurs des toxines, et qu'au cours d'un même repas, certaines personnes s'empoisonnent tandis que d'autres sont indemnes.
La Manne
Il se répandit au matin un brouillard ou une rosée ; lorsqu'elle fut évanouie, elle laissa sur les arbustes du désert de petites concrétions analogues au givre ; les enfants d’Israël regardèrent et ils se dirent l’un à l’autre : "Qu’est-ce que cela ?" (Man hou ?) Car ils ne savaient pas ce que c’était. Moïse leur dit : "C’est le pain que l’Eternel vous donne pour nourriture". Et plus loin la maison d'Israël donna à cette nourriture le nom de "manne".
Ce qu’elle était réellement reste un mystère. On a plusieurs possibilités d’essais d’explications, de la résine d’arbres sucrée, aux champignons arborescents…
Que pourraient nous apprendre chercheurs et archéologues à ce sujet, s’il s’agit a priori d’un phénomène miraculeux invérifiable ? Des orientalistes se sont pourtant penchés sur la question et ont tenté de le relier à un phénomène naturel. En 1823, deux naturalistes allemands, Wilhelm Hemprich et Christian Gottfried Ehrenberg, partirent en mission en Orient. Ils y découvrirent une plante poussant dans les déserts, le tamaris, qui vivait avec un insecte parasite, la cochenille. Celle-ci avait la particularité de produire abondamment une substance naturelle, une sorte de "miellat" qui dans les régions arides perd son eau pour se cristalliser en un sucre parfaitement comestible [1]. Ils assimilèrent cette sécrétion naturelle à la manne consommée par les Hébreux durant l’Exode. Au siècle suivant, les biologistes Frederick Simon Bodenheimer et Oskar Theodor partirent à leur tour dans le Sinaï à la recherche de la manne céleste, et retrouvèrent cette plante qui est un arbuste à petites feuilles en écailles et à fleurs roses : le Tamarix mannifera Ehr [2][3]. Le produit comestible riche en sucres a une consistance fondante et un goût très doux ; il est sécrété par des cochenilles de l'espèce coccus manniparus. Au matin, cette nourriture tombe des arbres en grande quantité ; il se forme parfois sur le sol des tapis entiers de cette substance. C'est surtout dans le nord de la péninsule du Sinaï qu'elle est la plus abondante. Elle est traditionnellement vendue par les bédouins, trouve plusieurs utilisations et se conserve facilement. En enquêtant sur la manne biblique, les Occidentaux firent ainsi connaissance avec ce qui a pu nourrir le peuple d’Israël durant quarante ans.
Le fil rouge
A première vue ces événements hétéroclites n’ont pas grand-chose en commun, hormis le fait qu’ils confirment la fidélité de Dieu envers son peuple, ce qui peut être déjà une bonne leçon de base.
Il y a cependant un fil rouge plus subtil, mais néanmoins convaincant.
Dans la typologie, Moïse est l’une des images annonciatrices du Sauveur parfait. Ses actes et son rôle typifie donc le Messie à venir. Il :
- sort son peuple du pays de l’esclavage
- lui fait passer la Mer Rouge (image du baptême qui met une limite entre l’avant et l’après)
- guide son peuple vers la Terre Promise (image du pèlerinage terrestre aboutissant à l’éternité dans la gloire)
- est l’intermédiaire entre Dieu et le peuple (nul ne vient au Père que par moi)
Dans le passage qui nous concerne, ses actions typifient l’oeuvre à venir du Christ :
- Dans les amertumes de nos vies, il y place le bois de la croix (ce sont nos souffrances qu’il a portées – Esaïe 53)
- Il est le pain qui nous fait vivre, assurant au quotidien sa présence et son amour – allusion à la manne et aux cailles. Il comble nos besoins les plus profonds et calme la faim de nos entrailles, de notre cœur. On peut aussi se rappeler Jésus multipliant les pains et les poissons…
Jean-François Bussy
http://www.catemariagoretti.com/medias/files/la-manne-celeste-et-l-eau-du-rocher.pdf
Cette histoire contient plusieurs épisodes de la vie de Moïse, ce qui rend l'histoire assez longue. Il est possible de découvrir chaque dimanche un passage différent : Les eaux de Mara, la manne, les caille et l'eau du rocher.
Expérience d'un rocher fabriqué avec un ballon rempli d'eau et percé par les enfants (en anglais + vidéo).
http://newswithnaylors.blogspot.com/2017/11/how-to-make-rocks.html
https://www.freebibleimages.org/illustrations/moses-food-water/
2 Images (les eaux de Mara, les cailles, la manne, la manne moisie, les Amalécites, les tables de la loi, le veau d'or, le tabernacle) 1 ou 2 dessins par épisodes de l'histoire
https://bibleforchildren.org/PDFs/french/12_Forty_Years_French.pdf
3 Vidéo (4:48) : Les eaux de Mara
https://www.youtube.com/watch?v=142SfEFgxi8&list=PLVcsfRypi4bc0ppGWp-Rpk43fLaA1oZ66&index=43&ab_channel=FFJASud
4 Vidéo : La manne de 56:23 à 58:00
https://www.youtube.com/watch?v=e1Q46HO6qc4&ab_channel=FRANCISCOPLUSQUEBOLINGO
5 Vidéo : Les cailles de 57:51 à 1:01.54
https://www.youtube.com/watch?v=e1Q46HO6qc4&ab_channel=FRANCISCOPLUSQUEBOLINGO
6 Vidéo : Les eaux de Mara, les cailles et la manne (3:12)
https://www.youtube.com/watch?v=RSAdZwIs40Q
7 Vidéo : L'eau du rocher (0 à 3:13)
https://www.youtube.com/watch?v=U5mG2WC1Qs0&list=PLVcsfRypi4bc0ppGWp-Rpk43fLaA1oZ66&index=41&ab_channel=FFJASud
8 Vidéo : L'eau du rocher (2:52)
https://www.youtube.com/watch?v=MVQnU7G3t6E&ab_channel=OdileTheiller