L’église doit permettre, à tous les enfants, y compris ceux aux besoins différents, d’être accueillis, comme l’aurait fait Jésus ! Elle doit tout mettre en oeuvre, pour les faire venir et non fuir (exemple : adapter des locaux pour les personnes en fauteuil roulant).
Il existe une palette incroyable des maladies et/ou handicaps différents, allant de problèmes légers, aux plus graves, dont les enfants sont atteints. Nous devons aider ces enfants à se sentir aimés, acceptés et inclus dans l'église, tels qu'ils sont.
L'enfant ayant des difficultés grandes ou petites, n'est pas responsable de ce qui lui arrive, et pour éviter l'incompréhension des autres, il est utile de dire quelques mots simples, au sujet des peines qu'il rencontre. Cela permet une meilleure acceptation des autres de sa situation. Néanmoins, il ne faudrait pas que cette vérité, soit le vecteur d'exclusion et de marginalisation de l'enfant au groupe.
Voici deux situations différentes d'enfants que nous rencontrons aujourd'hui : les enfants dit : autistes et hyperactifs, pour lesquels nous essayerons de vous donner quelques conseils, pour qu'ils vivent au mieux les Ateliers de la Bible.
Selon la classification internationale des maladies de l’OMS, l’autisme est un trouble envahissant du développement qui affecte les fonctions cérébrales. Il n’est plus considéré comme une affection psychologique, ni comme une maladie psychiatrique.
L'autisme proviendrait d'un développement différent du cerveau, notamment lors de la formation des réseaux neuronaux et au niveau du fonctionnement des synapses. Les recherches se poursuivent dans différents domaines, neurophysiologie, psychologie cognitive, ou encore épigénétique. Ces études visent à mieux cerner les différentes causes biologiques, permettre une meilleure classification, et ainsi concevoir des accompagnements adaptés, par progression vers une médecine personnalisée. (Définition de Wikipedia)
Différentes terminologies sont utilisées : TED (Troubles Envahissants du Développement) ou TSA (Troubles du Spectre Autistique) qui regroupent :
Les manifestations de l’autisme peuvent varier d’un enfant à l’autre et chez un même enfant dans le temps. Trois éléments cumulatifs caractérisent ainsi l’autisme :
Parfois, les symptômes autistiques peuvent être associés à d’autres maladies, comme le syndrome de Down, la Myopathie de Duchenne etc.
De manière générale, l’enfant autiste (mais cela dépend des enfants) :
Certains enfants ont un gros retard mental, d’autres un haut potentiel, quelques-uns s’expriment par le langage, d’autres pas… Ils peuvent aussi avoir des problèmes physiques et /ou intellectuels associés. Ce qui augmente la difficulté à suivre l’atelier dans son intégralité.
Connaître les habitudes de l’enfant est indispensable. Pour ce faire, discutez avec les parents ou discutez afin de noter les choses importantes à savoir :
Pour chaque enfant la situation est particulière et sera discutée avec les parents pour trouver une solution de prise en charge la plus idéale possible pour l'enfant. Elle peut être totale, partielle avec ou sans accompagnant avec des aides visuelles et pratiques.
Evaluez les bénéfices que l'enfant tirera à participer aux ateliers en se posant les questions suivantes :
Il est évident qu’il faut mesurer l’adéquation d’un enseignement biblique avec ce que l’enfant peut vivre, comprendre réellement et pratiquer.
Exemple :
Notre fils Yoann, à l'âge de 16 ans, ayant un gros retard mental, avait les mêmes besoins que les petits de la garderie. Néanmoins, son âge physique et son fauteuil roulant était en grand décalage avec l'âge des petits, et donc impossibilité d'envisager de l'inclure dans leur groupe.
Comme il aimait bien écouter des chants au culte, sa prise en charge intervenait après ce temps de louange.
Nous avons pris l'option de viser son bien-être, par des personnes qui le baladaient ou regardaient la télévision avec lui. Cela équivalait à ce que les moniteurs transmettent l'amour de Dieu envers lui et c'était suffisant !
Une jeune fille, autiste a participé aux différents ateliers (sauf le théâtre, trop abstrait et la musique trop bruyante pour elle). Nous avons dû trouver des alternatives lors de ses deux ateliers en lui faisant faire des dessins ou du bricolage.
Un tableau visuel a été mis en place, montrant les dates, la salle, le moniteur et l'atelier du mois pour qu'elle ait des repères.
Puis, dans chaque pièce, il y avait un programme visuel, du déroulement de la matinée.
Des règles précises ont été utiles pour qu'elle ne parte pas en pleine activité, rejoindre ses parents. Nous avons utilisé des renforçateurs positifs. Cela a bien fonctionné pour elle. D'année en année, elle a pu faire de nombreux progrès et pour finir, suivre tout le déroulement de la matinée et participer à un moment de louange !
Les parents seront impliqués dans la prise en charge de leur enfant (en tant que moniteurs ou aides-moniteurs), en faisant un tournus avec les moniteurs, afin d'éviter l'épuisement de tous.
Si l’enfant en a besoin, ayez des accompagnants individuels de confiance (des adultes de l’église ou des ados qui peuvent se relayer les dimanches, en ayant été formés).
L'enfant aura besoin d'aides visuelles, pour anticiper les activités de l'atelier.
Il est parfois utile de donner aux parents des photos des moniteurs, accompagnateurs ou aides moniteurs qui s'occuperont de leur enfant.
Confectionnez-lui des "tableau de communication" verticaux, sur le déroulement de la matinée
Le programme des ateliers du mois (étant déjà fait pour tous les groupes = voir dans "Programme des histoire" : "Tableau des enfants").
Vous pourrez le faire au moyen de petites photos et/ou des mots simples (s'il sait lire), plastifiez-les et mettez-leur des velcros au dos ou la possibilité de les suspendre avec des pincettes sur un fil, pour leur permettre une disposition différente, selon le déroulement de l'atelier. A chaque photo correspondra une activité du déroulement de l’atelier.
https://www.etsy.com/fr/listing/240405850/visual-calendrier-calendrier
Selon l'enfant, prévoyez une salle ou un endroit calme, qui soit disponible pour lui, oû il pourra venir avant le culte (et pendant la louange) et une fois que les ateliers sont finis, pour ne pas qu'il s'ennuie ou s'angoisse, ne sachant quoi faire, jusqu'à ce que ses parents viennent le chercher ou en cas de grosses colères ou de crises.
L’enfant a besoin d’un temps d’adaptation, afin que les différentes activités lui deviennent familières, comme une routine, pour qu'il ait de la facilité à venir. C'est pourquoi, demandez à un des parents d'être présent les premières fois, pour permettre à l’enfant de s’habituer à son un nouvel environnement et d’aider la personne accompagnante à savoir comment faire face à des problèmes éventuels.
Le livre (en anglais) de Kathy Labosh : « The Child with Autism Learns about Faith », est de bon conseil à ce niveau. Il permet de réfléchir à comment mettre en place un enseignement biblique adapté.
Les "Ateliers de la Bible" comprennent :
Si l’enfant n’arrive pas à se concentrer longtemps, il faudra diviser la matinée en plusieurs "moments différents", quitte à ne pas faire toutes les activités avec les autres enfants et s’éclipser dans une salle au calme momentanément, avec un accompagnement individuel.
Chaque enfant est différent, il faudra adapter sa prise en charge selon ses diverses capacités.
Il faut savoir que si l’enfant fait une crise de colère, c’est toujours pour une raison ! Car celui-ci n’arrive pas bien à la communiquer et le fait maladroitement, sous forme de cris, tapes, automutilation, etc...
Il peut vouloir dire :
C’est pour cela que c’est indispensable de bien connaître les habitudes de l’enfant pour agir en conséquence. (Peut-être que les parents auront une autre solution à vous proposer ?). Une image et /ou mot écrit, pour chaque "problème", peut être une bonne solution pour que l’enfant se sente compris.
L’enfant autiste peut profiter de "la gentillesse" ou l’ignorance des accompagnateurs ou moniteur, pour sortir dans le couloir sans raison et ne pas rester jusqu’au bout pour faire une activité !
Pour parer à ce genre de chose, vous pouvez mettre en place :
Un "Time-Timer" (minuteur visuel) ou un minuteur simple
Il mettra un cadre temporel défini. L’enfant devra attendre que le minuteur sonne pour passer à autre chose !
Réfléchissez à quel moment de la matinée, cela serait utile ? Et comment l’utiliser ? Un temps trop long et l’enfant ne pourra pas tenir ou un temps au contraire trop court, l’activité ne sera pas finie ... à vous de doser au mieux le temps !
Le renforçateur positif
Essayez d’encourager l’enfant dès qu’il fait quelque chose, par des renforçateurs positifs. C'est autant de "Renforçateurs positifs" verbaux qui le valorisent et peut-être le gage (une ébauche ?) de sourire sur son visage, avec une certaine fierté qui l'anime !
Il faut prévoir des renforçateurs que l’enfant comprend et dont on est sûr qu'il aura un effet sur lui. Il est nécessaire de les utiliser de manière adéquate, pour renforcer un bon comportement. L'idéal ce sont les renforçateurs verbaux et gestuels à appliquer. Mais si cela n'a pas d'effet vous pouvez utiliser d'autres choses, en accord avec les parents.
Vous avez la possibilité de mettre en place une récompense soit :
Ce renforçateur doit être quelque chose que l’enfant aime beaucoup et au fur à mesure qu'il évolue, sera de moins en moins utilisé, au profit de renforçateurs gestuels et verbaux (c’est bien, bravo ! etc ...)
Pour tout cela, il faut en discuter avec les parents pour voir qu’elle est la meilleure stratégie possible. Au fur et à mesure de ses progrès, l’enfant autiste va être habitué à faire certaines choses, à avoir moins peur, pouvoir mieux participer à des activités des " Ateliers de la Bible". Pour ensuite, n’avoir plus vraiment besoin d’accompagnant, selon ses progrès.
En cas de comportements inadéquats
Dans la mesure du possible, renforcez un bon comportement et ignorez le comportement peu approprié ! Néanmoins, écartez tout danger potentiel pour l’enfant et/ou son entourage. Ne pas suivre ce conseil en cas de crise d'épilepsie.
Selon les besoins, les progrès ou problèmes rencontrés, rediscutez de l’encadrement de la prise en charge pour l’adapter au mieux avec les parents.
Tous les accompagnateurs et moniteurs doivent être :
Si vous avez beaucoup d'enfants dans cette situation, il serait utile de faire une nouvelle classe adaptée pour eux !
Ce syndrome d’hyperactivité avec ou sans déficit de l'attention n’est pas une maladie « à la mode » ou le résultat d’une mauvaise éducation, mais cela est dû à un dysfonctionnement cérébral.
Texte tiré du livre : "Comment aider votre enfant hyperactifs", des Dr Marie-Claude Saiag, Dr Stéphanie Bioulac, et du Pr Manuel Bouvard. Editions Odile Jacob
"Les classifications internationales définissent le trouble déficit de l'attention avec hyperactivité, comme la coexistence de trois grands types de symptômes à savoir : l'agitation motrice, le déficit attentionnel, une impulsivité.
Ces classifications sont nécessaires, mais elles réalisent "une caricature" de la pathologie, la réduisant à ce qui est évident et caractéristique et omettant ce qui fait les différences interindividuelles. Le problème central de l'hyperactivité serait constitué d'un trouble de la régulation du comportement et de la réactivité comportementale, avec de nombreux facteurs individuels de variabilité.
Chaque enfant aura une caractéristique dans un ou plusieurs de ces domaines :
De façon générale, dans une salle, l’enfant hyperactif est stimulé par énormément d'autres choses que le moniteur : le copain qui rigole, celui qui manipule un objet, les choses qui se passent par la fenêtre, un enfant qui le regarde, qui bouge, etc ..., ce qui l’amène à bouger dans tous les sens. Il a besoin d’être canalisé !
L'enfant n'arrive pas à se concentrer longtemps et a besoin de bouger souvent. C'est pourquoi, lors d'un moment calme, comme l'histoire, le moment de partage et prière, il faut lui donner un objet à manipuler.
Le fait d’être occupé physiquement, lui permet d’être libre mentalement et de suivre ce que vous dites, sans qu’il soit perturbé par de nombreux stimulis extérieurs.
Consignes : "Avec l'objet, tu joues tout seul, tu n'embêtes pas le voisin et tu ne le lances pas".
Objets plus volumineux
D'autres exemples
http://www.reeducation-ecriture.com/reeducation_en_ecriture/Reeducation.html
Offrez-lui la possibilité de bouger dans la matinée : éteindre la lumière, prendre ou installer du matériel, chercher un pot d’eau, distribuer des popcorns ou de la colle, des papiers, tenir quelque chose, etc...
Si vous avez deux ou trois enfants souffrant de ce syndrome, n'hésitez pas à mettre en place un planning d'aides-moniteur, avec les parents et d'autres personnes. Ceux-ci se relaieront chaque dimanche pour encadrer et intervenir (s'il le faut) ces enfants spécifiquement, afin que le moniteur puisse être libre de réaliser son atelier.
L'idéal, c'est que ces enfants ne se sentent pas exclux ou avantagés par rapport aux autres, en ayant des objets que les autres n'ont pas ! Pratiquez-le : "All inclusive". Si vous voyez que d'autres enfants en ont besoin, même s'ils ne souffrent pas de ce problème, donnez-leur aussi de la pâte à modeler, afin qu'ils se concentrent mieux. La consigne étant de "jouer seul" et "ne pas embêter les autres" en suivant l'histoire. Attention à ce que la pâte à modeler ou autre objet ne soit pas le vecteur de l'attention au lieu de l'histoire !
Tous les enfants ont besoin d'un cadre et d'autant plus ces enfants-là, c'est pour cela qu'il faut leur communiquer le plus clairement possible.
Si un enfant se met en arrivant sous une table ou agit mal, l’aide-moniteur intervient vers cet enfant et dit :
Si un enfant vous dit qu’il ne veut absolument pas faire l’atelier, l’aide moniteur cherche à comprendre pourquoi. Vous pouvez lui dire :
« Je vois que tu ne veux pas faire l’atelier aujourd’hui, je vois que tu es fâché ou autre ... explique moi ... Ecoutez-le s’exprimer.
Puis essayez de le motiver, en lui donnant quelque chose à faire : chercher de l'eau, du matériel pour le moniteur, etc... afin qu'il rejoigne finalement le groupe en étant valorisé.
S’il ne veut vraiment pas faire l'atelier, dites-lui qu’il peut chercher un ou deux livres et lire sur une chaise dans la salle, ou dessiner, sans bruit, pendant que les autres font l’atelier.
S'il a un comportement interdit, (taper, lancer des objets sur les autres, se bagarrer, etc...) la personne qui s'occupe de lui, arrêtera l'agresseur et s'occupera de la personne victime.
Il pourra dire :
L’encouragement est important ! Essayez de lui donner autant de verbalisations positives : "Bravo ! C’est bien quand…" car, son estime de lui est souvent faible, car il n’est pas très apprécié des enfants à l'école, peut-être de sa maitresse, etc... C’est pour cela qu’il faut l’encourager dès qu’il fait ou dit quelque chose de bien !
Félicitez-le, de façon spontanée et tout au long de la matinée, pour les occasions suivantes :
Exemples :
Bravo ! C’est bien ! Continue ! Je suis content de toi ! Super ! Génial !...
A la fin de l’atelier, si cela s’est bien passé, félicitez-le pour sa bonne conduite ! Encouragez-le afin que la prochaine fois, il ait un même comportement !