Psaumes 23
Il s’agit sans doute du Psaume le plus célèbre, du moins le plus connu, celui que les enfants apprennent par cœur, celui que l’on récite pour se rassurer, celui qu’on lit souvent aux enterrements, et celui qu’on met en musique facilement…
Le contexte de la rédaction de ce psaume est difficile à déterminer. Certains pensent qu’il s’agit d’un moment difficile du règne de David. D’autres pensent qu’il s’agit du moment où David a fui Absalon. Nul doute que David puise dans son expérience passée auprès des brebis pour décrire la relation dont il jouit avec Dieu.
Le Psaume 23 est habituellement chanté par les Juifs en hébreu pendant le troisième repas du shabbat, le samedi midi. Il est lu aussi lors des funérailles.
Pour les chrétiens, l'image de Dieu comme berger renvoie non seulement à David, mais également à Jésus décrit comme le Bon berger dans l’évangile de Jean. La référence à la vallée de la mort du verset 4 est souvent vue comme une allusion à la vie éternelle promise par Jésus.
Dans ce Psaume, Dieu est présenté comme :
- celui qui pourvoit (vs 1)
- celui qui rassasie (vs 2)
- celui qui rétablit (vs 3)
- celui qui conduit (vs 3 b)
- celui qui rassure (vs 4)
- Puis comme un hôte parfait :
- il m’accueille (vs 5)
- il m’honore et prévient mon inconfort (vs 5b)
- il me comble (vs 5c - 6)
1. Yahweh est mon pasteur (berger) ; je ne manquerai de rien
David s’en réfère à Dieu sous le nom de Yahvé — traduit par l’Eternel. C’est le nom de l’alliance, du Seigneur qui se lie aux hommes, celui qui se présente ainsi à Moïse :
Exode 34:6 « Et l'Éternel passa devant lui, et s'écria : L'Éternel, l'Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération ! »
2. II me fait reposer dans de verts pâturages, il me mène près des eaux rafraîchissantes
On se souvient de ce que le prophète Esaïe a écrit : *Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie… » (Es. 53 :6)
Le rôle du berger est donc nécessaire :
Il conduit là où la nourriture est suffisante.
Il conduit là où l’eau est calme, car un mouton ne peut pas boire dans l’eau d’une rivière par exemple.
Dans les terres semi-arides d’Israël, la connaissance du berger était essentielle à la vie et à la survie des brebis
Il restaure mon âme
Dieu restaure l’âme. C’est-à-dire qu’il convertit l’âme. C’est le verbe shub, tourner, retourner, rétablir qui est utilisé.
Esaïe 49.5 parle ainsi du Serviteur de l’Eternel, il ramènera Jacob, de son péché.
C’est ce verbe qui parle de conversion en Osée 14.1ss, l’un des passages les plus touchants qui est un appel à la conversion du peuple.
Ce verbe évoque donc l’idée d’un rétablissement intérieur. Un peu à l’image de ce que Jésus dit à Pierre après son reniement : « quand tu seras revenu à moi... »
Il me conduit dans les droits sentiers, à cause de son nom
Le rôle le plus évident du berger — que Jésus reprend à son compte en Jean 6 — c’est qu’il conduit. C’est-à-dire qu’il oriente ses brebis sur des sentiers qui ne sont pas tordus. Il mène droit au but. Là où sont les pâturages. Sans le berger, une brebis est perdue. Et ce n’est pas par hasard que cette métaphore est inspirée au psalmiste, et que Jésus la reprend. Rien ne peut autant décrire notre état sans Dieu qu’une brebis sans berger.
Même quand je marche dans une vallée d'ombre mortelle, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton me rassurent
« L’ombre de la mort » a suscité plus d’une discussion :
S’agit-il de la mort et ainsi d’une des rares promesses de vie éternelle dans l’A.T. ?
S’agit-il de l’image des ténèbres associées aux ravins nombreux de la région ?
Probablement les deux ! L’image réelle du berger dans les montagnes escarpées fait penser au dernier voyage, celui qui se passe par la mort.
Deux promesses sont encore associées à l’image berger. Celle de la houlette et celle du bâton.
-La houlette permettait de faciliter la conduite des brebis. La définition de houlette est "le bâton utilisé par le berger, creusée en forme de gouttière, destinée à arracher des mottes de terre ou à ramasser des pierres qu'il jette de manière à faire revenir dans le troupeau les moutons qui s'en écartent. Le berger pouvait aussi l’utiliser pour attraper une brebis par une patte pour la ramener dans le bon chemin".
-Le bâton protégeait les brebis des prédateurs. Jamais utilisé sur le dos des brebis !
Voilà qui illustre le réconfort de la présence de Dieu dans les périodes les plus sordides. Dieu rassure de sa présence. Il ne nous abandonnera jamais
Tu dresses devant moi une table en face de mes ennemis
La table de berger peut signifier deux choses :
- un pâturage plat, facile à surveiller et à défendre, dans lequel les brebis pâturent en paix, et sur lequel le berger a une vision globale et préventive
- la loi de l’hospitalité, encore perpétuée aujourd’hui par les bédouins. Lorsqu’un homme demandait l’hospitalité aux gens du désert, on avait l’obligation de le recevoir sans rien lui demander pendant trois jours, et de le protéger pendant ce temps
Tu répands l'huile sur ma tête
Nous savons que les bergers oignent, encore aujourd’hui, la tête, et plus particulièrement les parties vulnérables (yeux, paupières, naseaux) de leurs brebis, afin de les préserver des parasites.
Ma coupe est débordante. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront, tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la maison de Yahweh, pour de longs jours
La coupe débordante, c’est l’abreuvoir dans lequel le berger verse l’eau à profusion.
Ou pourrait mieux traduire : « le bien / bonté et la grâce » m’accompagneront.
Bonté de Dieu, qui se manifeste par ses soins quotidiens. A ne pas confondre avec le bonheur, dans sa notion contemporaine.
Grâce, c’est-à-dire le pardon et la bienveillance qui sont là.
La promesse est faite. Je reviendrai éternellement dans la maison de Dieu. Ce verset n’exige pas qu’on y voie une promesse pour l’éternité. Mais l’espérance chrétienne peut regarder à ce verset et dire : d’éternité en éternité, je serai dans la maison de Dieu.
Jean-François Bussy
http://www.biblenfant.org/Recits_Bibliques/BRPI_PS23.htm
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"Le Seigneur est mon berger" de Jan Godfrey et Honor Ayres. Edition du Signe
https://aujardindulivre.ch/2259-seigneur-est-mon-berger-le-psaume-23-pour-les-enfants-9782746823211.html
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"Psaumes 23" de Jean-Albert. Edition : Fatzer . Cedis
https://certitude.fr/6942-psaume-23-voyage-en-images-a-travers-le-psaume-23-9783905635706.html
Psaume 23 en images (payant)
https://www.sharefaith.com/powerpoint/psalm-23-the-lord-is-my-shepherd-kids-bible-story.html
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2 Images
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4 Vidéo (2:13)
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5 Vidéo : histoire racontée en images (0:33)
https://www.theobule.org/video/le-seigneur-est-mon-berger/139
6 Vidéo (2:52) Histoire racontée avec du sable
https://www.youtube.com/watch?v=WcImgjzRHuA