Jésus âgé de 12 ans va au temple

C’est le seul épisode, inspiré par Dieu, qui nous présente l’enfance de Jésus. Luc souligne la sagesse de Jésus et sa conscience qu’il était le Fils de Dieu afin que ses lecteurs aient confiance en la divinité de Jésus.

Les hommes juifs - les femmes participaient avec leurs maris ou leurs pères - devaient aller à Jérusalem trois fois par an pour les fêtes suivantes : la Pâque, la Pentecôte et les Tabernacles. Ceux qui ne pouvaient pas participer aux trois fêtes devaient assister au moins à la Pâque.

A l’âge de 13 ans, les garçons devenaient des « fils de l’alliance », et devenaient ainsi responsables pour leurs actions – ils étaient considérés adultes (alors qu’aujourd’hui, c’est seulement à l’âge de 18 ans, voire 21 ans). A l’âge de 12 ans, en vue de cette préparation, les garçons recevaient plus d’instruction que d’habitude.

Dire que Marie et Joseph étaient négligents, par le fait qu’ils ne trouvaient pas Jésus, est faux ! Ils ont sûrement pensé que Jésus était avec l’un d’eux pendant le voyage, étant donné que les hommes et les femmes voyageaient séparément – ou peut-être qu’ils ont pensé que Jésus était avec d’autres enfants/adultes dans leur caravane de pèlerins. Il semble cependant peu probable que Marie et Joseph aient été aussi préoccupés. Ce fut seulement en arrivant à la maison qu’ils ont réalisé que Jésus était certainement resté à Jérusalem.

Jésus a été retrouvé au temple, assis avec les autres rabbins, écoutant leur enseignement et leur posant des questions.

Jésus avait seulement 12 ans lorsqu’il entreprit sont premier débat théologique avec les rabbins et docteurs de la loi. Cela n’était pas aussi inhabituel à l’époque. Les garçons d’Israël commençaient leurs études de la torah à l’âge de 6 ans. Dans une première étape, appelée Beit Sefer, ils savaient par cœur les cinq premiers livres de la bible : Genèse, Exodes, Lévitique, Nombres et Deutéronome. A l’âge de 10 ans, lorsqu’ils commençaient la deuxième étape de leur apprentissage, appelée Beit Talmud, ils avaient mémorisé toute la loi de Moïse. Et à l’âge de 14 ans, ils avaient déjà mémorisé toute la bible hébraïque (Ancien Testament).

A cet âge, seulement les meilleurs élèves étaient sélectionnés par les rabbins pour faire partie d’une sorte « d’élite intellectuelle ». Ces garçons étaient appelés Talmidim, ou disciples (en français). Donc, débattre avec les rabbins n’était pas aussi inhabituel à l’époque. Cependant, ce qui était inhabituel, c’était le fait que les rabbins, et ceux qui l’entendaient, étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. Car mémoriser la loi est une chose, mais la comprendre était une autre chose. Citer la loi était une chose, mais l’interpréter était totalement différent.

Cela nous montre que même enfant, Jésus accordait une grande importance à l’adoration et la compréhension de la parole de Dieu. Cette obéissance à Dieu, n’impliquait pas la désobéissance à ses parents - Jésus a laissé entendre que ses parents auraient dû comprendre ses priorités, mais ils n'ont pas saisi la véritable signification de ses paroles.

On peut se poser la question : Jésus n’aurait-il pas dû dire à ses parents à l'avance qu'il prévoyait de s'attarder dans le temple afin qu'ils ne s'inquiètent pas pour lui ? C’est vrai, il l'a peut-être fait et ils l'ont peut-être oublié, mais ce n'est pas quelque chose que Luc ait choisi d'expliquer. Son but était d'enregistrer la réponse de Jésus à Marie et Joseph qui exprimait sa conscience de sa relation unique avec Dieu et de son devoir envers Dieu.

La réponse de Jésus suggère l'établissement d'une rupture entre lui et ses parents, bien que celle-ci soit rétablie au v. 51 (il [Jésus] leur était soumis). Il y a donc une tension entre la nécessité ressentie par Jésus d'entrer en relation plus étroite avec Son Père et l'obéissance qu'il continuait à rendre à ses parents. Car l'obéissance de Jésus à son Père céleste incluait l'obéissance à ses parents terrestres (Exode 20.12 ; cf. Col. 3.20).

Luc conclut ainsi, en expliquant que les pouvoirs mentaux, sociaux et spirituels de Jésus se sont développés en même temps que ses pouvoirs physiques. Il était à la fois pleinement homme et pleinement Dieu, mais avait, de façon temporaire, dans l’incarnation (Phil. 2 :7), volontairement mis de côté certaines de ses prérogatives divines. Le mot grec traduit par "croissait" (v. 52, prokopto) signifie littéralement « se frayer un chemin en suppriment les obstacles », autrement dit, c’est une description du processus de maturation naturel de chaque être humain.

Les lecteurs grecs de Luc étaient familiers avec l’idée des dieux visitant les humains. Cela était courant dans leur mythologie. Cependant, ces dieux ne devenaient pas des humains ; ils restaient différents des mortels. La raison pour laquelle Luc a fourni tant d'informations sur la naissance et les débuts de la vie de Jésus, avait pour but d’aider ses lecteurs à croire que Jésus était devenu un vrai homme lors de l'Incarnation.

Léo Garcia