Les 10 lépreux
La lèpre La lèpre (ou maladie de Hansen) est une maladie infectieuse chronique due à Mvtobaclerium leprae (une bactérie proche de I'agent responsable de la tuberculose identifiée par le Norvégien Gerhard Artnauer Hansen en 1873) touchant les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses et provoquant des infirmités sévères. Elle est endémique dans certains pays tropicaux (en particulier d'Asie). La lèpre est une maladie peu contagieuse.
La lèpre fut longtemps incurable et très mutilante, entraînant en 1909, à la demande de la Société de pathologie exotique, "I'exclusion systématique des lépreux" et leur regroupement dans des léproseries comme mesure essentielle de prophylaxie.
Aujourd'hui traitable par les antibiotiques, des efforts de santé publique sont faits pour le traitement des malades, l'équipernent en prothèse des sujets guéris et la prévention.
La lèpre est connue depuis l'Antiquité. Les premières descriptions datent de 600 ans avant J.- C. On la retrouve dans les civilisations antiques en Chine, en Égypte et en Inde. On a d'ailleurs longtemps cru à une origine asiatique ; on pensait qu'elle se serait ensuite répandue par les guerriers d'Alexandre le Grand puis par les Phéniciens et les Romains. Les travaux sur le génome de Ia bactérie indiqueraient plutôt une origine est-africaine ou moyen-orientale avant d'arriver en Asie et en Europe. Elle serait arrivée en Afrique de I'Ouest avec les explorateurs nord-européens, puis I'esclavage I'aurait disséminée dans les Caraïbes et I'Amérique du Sud. Quoi qu'il en soit, la plus ancienne trace de cette maladie vient de I'lnde comme en atteste un squelette de 4 000 ans trouvé au Rajasthan.
La Bible contient des passages faisant référence à la "lèpre ", à la fois dans l'Ancien Testament et le Nouveau. On ne peut pas savoir s'il s'agit de la même maladie : ce terme a en effet été utilisé pour de nombreuses maladies de peau d'origine et de gravité très variables. Un "Metzora", est une personne atteinte de "Tzaraat" dans le livre du Lévitique. La loi israélite faisait obligation aux prêtres de savoir reconnaître la lèpre (Lv 14. l-57). Les Évangiles synoptiques relatent la guérison d'un lépreux par Jésus (Mc I .40-45; Mt 8, l-4; Luc 5,12-16).
Les textes les plus anciens en témoignent, la lèpre a toujours représenté une menace, et les lépreux mis au ban de la société, rejetés par leur communauté et leur famille. C'est encore souvent le cas de nos jours. La lèpre a donné lieu à des mesures de ségrégation et d'exclusion sociale, quelquefois héréditaires, comme dans le cas des Cagots du Sud-Ouest de la France. Le recul de la lèpre en Europe a débuté dès le XVI'siècle sans que l'on ait une explication satisfaisante.
L'histoire (Luc 17 :11-19)
Seul Luc raconte la guérison des dix lépreux. Elle se situe à la fin du ministère de Jésus. ll se rend à Jérusalem, cette fois-ci pour y mourir, et passe non pas entre la Samarie et la Galilée par la vallée du Jourdain, mais à travers ces deux provinces.
Se tenant à distance
C'est ce que prescrivait la loi. Voir à ce sujet Lévitique 13 et 14 et le premier récit de miracle de cette série, la guérison du lépreux de Marc 1:40-45. Ils sont malheureux, pauvres, exclus de la société et condamnés à la solitude, osent tout au plus s'approcher des villages sans y entrer, dans l'espoir qu'un bienfaiteur déposera quelques victuailles à leur intention sur le bord du chemin ou sur une pierre. Apercevant Jésus, ils le supplient d'avoir pitié d'eux. Ils devaient savoir qu'il était facilement ému de compassion devant la souffrance humaine et qu'il avait déjà secouru bien des malheureux.
Allez vous montrer aux sacrificateurs !
Drôle de façon de guérir ! D'ordinaire Jésus invitait les malades à venir auprès de Lui, les prenait par la main et les conduisait à l'écart, les touchait, leur imposait les mains et prononçait une parole qui avait le pouvoir de les guérir. Ici, rien de tout cela. Pas même une promesse de guérison, mais simplement l'ordre d'aller trouver les sacrificateurs dans le temple de Jérusalem.
Et ils y vont, sans demander d'autre explication, peut-être ont-ils compris qu'à cet ordre était liée une promesse inexprimée, celle que les sacrificateurs constateraient leur guérison. Et en effet, quand la guérison était indéniable, les prêtres n'avaient plus qu'à la constater.
Comme le lépreux de Marc 1:40-45, Jésus les envoie dans le temple pour que l'on possède à ce constat et pour qu'un rituel sacrificiel mette un terme à leur impureté. Il se conforme aux prescriptions de Moïse. Il est venu non pour chambouler la loi, ni pour scandaliser les croyants sincères d'Israël, mais pour accomplir la loi et les prophètes (Matthieu 5:17). Il ne passe outre à ces préceptes rituels que lorsqu'il a affaire à une interprétation fausse de la loi et qu'il faut tenir tête aux scribes et aux pharisiens qui égarent le peuple.
L'une d'eux… Revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute… c'était un samaritain
Normal qu'on vienne dire merci à Jésus ? Peut-être pas tant que cela, à en juger d'après les neuf autres. Tout à leur joie d'être guéris, ils ont sans doute une autre priorité : accomplir au plus vite ce que la loi demande et retrouver une vie normale. Priorité que le Samaritain n'a sans doute pas, tant il est vrai que les Samaritains adoraient sur le Mont Garizim, et se considéraient comme les vrais adorateurs ; nul besoin de la prêtraille de Jérusalem !
Le texte nous dit que cet homme fit deux choses ; il glorifia Dieu et rendit grâces à Jésus. Les deux vont ensemble, et on peut voir à cela au moins deux raisons :
- Jésus est Dieu, donc en le remerciant on remercie Dieu
- C'est en Jésus que notre Père céleste nous manifeste sa miséricorde et sa bonté et nous accorde ses bienfaits. Toute prière chrétienne lui est donc adressée au nom de son Fils bien-aimé, notre Sauveur.
Comme par hasard, ce lépreux qui revient remercier le Christ était un Samaritain, un membre de ce peuple mi-juif que les juifs méprisaient si facilement. Cet homme était bel et bien un Samaritin en chair et en os. Il y avait parmi ces lépreux, neuf juifs et un Samaritain, et seul le Samaritain eut à coeur d'aller dire merci à son bienfaiteur.
Jean-François Bussy
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5 Diaporama
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6 Vidéo : dessin animé (1:30)
https://www.youtube.com/watch?v=6oQmucoGIVA
7 Vidéo : Histoires racontées en images (1:01)
https://www.youtube.com/watch?v=P3mO4UeXpl0
8 Vidéo (2:22)
https://www.youtube.com/watch?v=0bnniGYH3sQ
9 Vidéo 4 : (1:23)
https://www.youtube.com/watch?v=PElTrYxD6zc