Paul et Lydie
Lydie, marchande de pourpre
Actes 16 :9-15
Le lieu : Philippes en Macédoine
La cité porte le nom de Philippe II de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand et vainqueur sur les alliés grecs à la bataille de Chéronée. Les vestiges remontent essentiellement à l'époque romaine et byzantine.
Sa prospérité fut assurée grâce à sa position sur la Via Egnacia, à sa plaine fertile et à ses mines d'or voisines. Ville de militaires et de fonctionnaires.
Les personnages
Paul
C’est lors de son deuxième voyage que se passe cet événement. Il est accompagné de Silas, vraisemblablement de Timothée qu’il avait emmené depuis Lystre, et de Luc l’auteur des Actes qui écrit avec la forme « Nous ».
Lydie, personnage central de l’histoire
Femme convertie à Philippes par la première prédication de Paul en cet endroit et mentionnée en cette unique occasion (Ac 16 :13,15). Elle était marchande de pourpre de Thyatire, ville dont la corporation de teinturiers était réputée?; elle faisait le commerce des vêtements luxueux comme ceux de pourpre, et sans doute aussi des étoffes plus communes, mais son titre professionnel la classe comme une commerçante de premier ordre et suppose des ressources financières considérables. Elle apparaît dans l'épisode comme maîtresse de maison ayant de la famille, peut-être veuve, et représente un des cas du livre des Actes où s'affirme en Macédoine et en Phrygie l'indépendance de certaines femmes de qualité.
L'expression du temps « craignant Dieu » la désigne comme une prosélyte (non juive convertie au judaïsme) qui s'était ralliée au judaïsme sans en adopter cependant tous les rites. La parole de l'apôtre ayant gagné son attention puis son cœur, elle reçoit le baptême ainsi que sa famille et offre l'hospitalité aux apôtres. Paul et Silas ayant été mis en prison puis relâchés le lendemain, ils repassent chez Lydie, où ils exhortent les croyants avant de poursuivre leur voyage (Actes 16:40).
Bien qu'ayant occupé cette place de premier rang dans la communauté naissante de Philippes, il ne paraît pas que Lydie soit mentionnée dans l'épître de Paul aux Philippiens, écrite quelque dix ans plus tard. Ce silence s'explique facilement : sans doute a-t-elle quitté la ville, déplacement fort vraisemblable pour une négociante dans sa situation. On n'en a pas moins cherché dans l'épître une allusion à Lydie : on l'a identifiée avec l'une des deux femmes collaboratrices de l'apôtre, qu'il nomme dans Phillipiens 4:2, Évodie et Syntyche; on souligne alors la forme inconnue par ailleurs de son nom Lydia dans les Actes et l'on voit dans ce nom "Lydia" un surnom : la Lydienne, sous lequel elle pouvait être connue en effet à Philippes, étant de Thyatire, ville de Lydie.
Mais l'auteur du récit des Actes semble au contraire avoir insisté à dessein sur ce point, quand il la désigne comme une femme du nom de Lydie (onomati Ludia), et il est parfaitement admissible qu'elle ait porté le nom même de son pays. C’est donc une hypothèse.
L’exemple de Lydie nous parle
Des femmes étaient réunies pour prier... Lydie avait un travail, et pourtant elle prenait le temps de sortir de la ville pour aller prier avec les autres. Elle avait le cœur ouvert à l'Evangile car elle craignait Dieu. Elle était écoutée dans sa maison, puisque toute sa famille a été baptisée avec elle. Enfin elle était hospitalière puisqu’elle a ouvert avec joie sa maison pour loger les serviteurs de Dieu, ce qui n'était pas sans risque, puisque Paul et Silas ont été battus et emprisonnés, peu de temps après, dans la même ville. Elle n’a ainsi pas peur de prendre des risques pour Dieu.
Tout cela a pu se passer parce qu'elle était allée prier ce jour-là au bord de la rivière. Elle avait choisi la bonne priorité, parce qu'elle cherchait premièrement le royaume de Dieu. Ensuite elle a partagé avec les siens la nourriture spirituelle qu'elle venait de recevoir et elle s'est mise au service du Seigneur.
A propos de la pourpre
La couleur pourpre était probablement tirée du pourpre, un mollusque gastéropode à coquille ovale ou oblongue, généralement du genre Murex. Le Murex trunculus (syn. Hexaplex trunculus) ou « rocher fascié » fournissait la pourpre améthyste ou viole. Elle contient une substance azurée au bleu indigo, l'oxyde cyanique. Ces coquillages se trouvaient en quantité sur les bords de la Méditerranée ; ils étaient prélevés aux temps anciens des Cananéens sur les côtes de Phénicie, celle du Péloponnèse et du nord de l'Afrique. Recueillis au nord de la Méditerranée, ils étaient plus sombres, passaient au violet dans les régions moyennes et offraient un rouge bien pourpre dans les régions méridionales. Le coût de revient très élevé de la pourpre réservait son usage à des étoffes destinées aux dieux et aux classes dirigeantes des sociétés entourant la Méditerranée.
À Rome, c'est le symbole du pouvoir : la largeur de la bande pourpre portée sur la toge (clavus), et la couleur plus ou moins vive des vêtements rouges indiquent le statut social du porteur du vêtement (voir laticlave, angusticlave). Seuls les empereurs portaient des vêtements entièrement teints de pourpre. Vitruve évoque la fabrication de la pourpre à partir des « limaçons ».
Jean-François Bussy
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2 Photos
https://www.freebibleimages.org/photos/bt-paul-lydia/
3 Histoire en images provenant du site KT42
https://docs.google.com/presentation/d/1D1I7v9SFCZJft9v309SpWiQOISx8U1eL4Od5oPtaJOY/edit#slide=id.p4