Histoire
6-12 ans


Objectifs (Valeurs de foi)
1
Aucun obstacle n’est trop grand pour Dieu. Il nous fait sortir de situations qui paraissent impossibles.
Montrez dans l'histoire
Que le peuple va se retrouver dans une impasse : face à la mer impossible de reculer et face aux égyptiens voulant les tuer, donc face à la mort. Le peuple panique. Soulignez l'importance que Moïse met à se confier en Dieu.
Valeur pour moi aujourd'hui
Dieu me fait sortir de situations qui me paraissent impossibles, si je me confie en Lui.
2
Dieu nous guide dans un chemin de vie difficile parfois, sans issue apparente, afin que nous dépendions de Lui pour tous nos besoins.
Montrez dans l'histoire
L'importance que Moïse met en Dieu même s'il est conduit dans un chemin apparemment de mort, mais Dieu va puissamment intervenir et les délivrer.
Valeur pour moi aujourd'hui
Dieu me guide dans un chemin apparemment sans issue apparente, afin que je dépende de Lui pour me délivrer.
3
Si nous lui demandons et nous nous attendons à Lui, Dieu nous délivre de l'ennemi qui nous fait peur d'une manière surprenante parfois.
Montrez dans l'histoire
Qu'après les réjouissances du départ pour la liberté, le peuple a peur, car il pense mourir, soit de noyade, soit par l'épée des égyptiens. Mais Moïse demande à Dieu une délivrance et Dieu sauve son peuple.
Valeur pour moi aujourd'hui
Dieu me délivre de l'ennemi qui me fait peur d'une manière surprenante parfois, si je le lui demande et m'attends à Lui.
4
Dieu nous demande de sortir du royaume du mal et ne pas le regretter, pour être à son service et dépendant de Lui complètement. Il accomplira des miracles.
Montrez dans l'histoire
Que le peuple va baisser les bras et regretter le temps de leur esclavage en Egypte lorsqu'il est confronté à une voie apparemment sans issue. Mais Dieu va les surprendre et les délivrer de manière incroyable.
Valeur pour moi aujourd'hui
Dieu me demande de choisir de sortir du royaume du mal, pour être dépendant de Lui, qui accomplit des miracles.
5
Quand il n'y a plus d'espoir, Dieu seul est notre espoir. En lui, nous mettons notre confiance et nous nous confions.
Montrez dans l'histoire
Que le peuple n'a plus d'espoir devant la mer rouge, il se confie en lui-même. Soulignez l'importance que met Moïse à montrer que Dieu est leur espoir, car en se confiant en Lui il sera délivré de la mort.
Valeur pour moi aujourd'hui
Lorsque je pense qu'il n'y a plus d'espoir pour moi, je refuse cette idée, car Dieu seul est mon espoir. En lui, je mets ma confiance, et je me confie.
6
Dieu nous éclaire pour savoir quel chemin prendre, il nous guide nuit et jour.
Montrez dans l'histoire
Que le peuple suivait la nuée le jour et la flamme de feu la nuit, afin de suivre le chemin de Dieu.
Valeur pour moi aujourd'hui
Dieu m'éclaire dans son chemin, par la Parole de Dieu. Il me donne ses pensées pour me guider.
7
Lorsque nous avons peur, c'est en Dieu seul que nous voulons mettre notre confiance, il va nous faire sortir de la situation qui est apparemment impossible.
Montrez dans l'histoire
que le peuple hébreux avait peur de mourir, après être sorti de l'esclavage. Car derrière lui, il y avait l'armée égyptienne qui arrivait, et devant la mer impossible à franchir. Moïse va mettre sa confiance en Dieu, qui va délivrer son peuple en faisant
Valeur pour moi aujourd'hui
Lorsque j'ai peur, c'est en Dieu seul que je veux mettre ma confiance, il va me faire sortir de la situation qui est apparemment impossible.
8
Devant la peur que les autres peuvent vivre, nous pouvons les aider, les fortifier et les encourager à mettre leur confiance en Dieu. Nous pouvons prier avec eux afin que Dieu intervienne.
Montrez dans l'histoire
que le peuple hébreu a pensé qu'il allait mourir, soit dans la mer, soit par les Egyptiens ! Moïse vient les encourager. Il leur dit de ne pas avoir peur. Que l'Eternel va les délivrer.
Valeur pour moi aujourd'hui
Devant la peur que les autres peuvent vivre, comme Moïse, je peux les aider, les fortifier et les encourager à mettre leur confiance en Dieu. Je peux prier avec eux afin que Dieu intervienne.
Questions
Combien d'Hébreux vivaient en Egypte ?
600 000 environ, sans compter les femmes, les enfants et les servant(e)s
Est-ce que la mer rouge est rouge ?
Non. Mais on pense, soit que les montagnes environnantes étaient rouges ou parce qu'elle était pleines de coraux rouges
Quel autre nom était donné pour la mer rouge ?
La mer des joncs
Comment Dieu a-t-il pu séparer les eaux pour laisser passer les hébreux ?
On pense qu'il a utilisé des vents violents
Qu'est-ce que Moïse a fait après l'engloutissement de l'armée de Pharaon ?
Il a chanté un chant de victoire
Qui a chanté aussi ensuite ?
Myriam, la soeur de Moïse et des femmes

La traversée de la mer rouge

Combien d’Israélites ?

Le nombre d’Israélites sortant d’Égypte semble très important, trop ?

La confiance dans le matériel scripturaire nous mène à recevoir ce nombre de 600'000 fantassins comme juste – quand bien même il peut nous déranger.

Il est aussi à noter que la multiplication extraordinaire du peuple d’Israël en Égypte tient de la promesse divine, et qu’il est raisonnable de recevoir ces valeurs comme exceptionnelles.

Un recensement plus précis, en Nb 2, donne le chiffre de 603'550 (Nb 2.32).

L’itinéraire d’Israël

Ex 13.17 spécifie que Dieu ne conduit pas les Israélites par « le chemin du pays des Philistins ». Cet itinéraire longe la Méditerranée, passant au nord de la Péninsule du Sinaï jusqu’à Gaza. Elle est en effet la voie la « plus directe » pour atteindre Canaan.

La raison est d’éviter au peuple le découragement, s’il « voit un combat » et qu’il retourne en Égypte.

La route longeant la Mer Méditerranée était la route privilégiée pour les expéditions militaires égyptiennes vers Canaan. Il s’y trouvait certainement des postes frontières égyptiens et, vers la Bande de Gaza, des villes fortifiées.

L’itinéraire d’Israël est très disputé, notamment parce que la localisation des lieux-dits est incertaine, voire impossible à établir (à moins de nouvelles découvertes archéologiques décisives).

Le point de départ, Ramsès (12.37) est situé dans l’est du Delta du Nil : on l’identifie soit à Tanis, soit à Qanit.

La seconde étape, Soukkoth (litt. huttes, tentes cf. « fête des huttes » Dt 16.13) est souvent située près de Pitom.

Etham (13.20), qui est la prochaine étape, « en bordure de la steppe » n’a pas été défini.

La Mer des Joncs (Yam Souf) elle-même, est difficile à situer.

L’expression Mer Rouge semble dériver de la LXX (version grecque de l’AT) : Eruthrea Thalassa « Mer Rouge ». Un roi légendaire, Erythras, aurait régné, selon les Grecs, vers cette mer, dans la région correspondant à Edom (qui signifie rouge en hébreu).

D’autres relient le rouge à la couleur des montagnes bordant cette mer ou à celle des coraux.

Le terme hébreu traduit par « roseau » semble apparenté à un mot Égyptien – t(w)f – désignant le papyrus ou des marais à papyrus. En tout cas, il s’agit d’une plante aquatique.

Le Golfe de Suez a des bords très escarpés, et n’a pas de roseaux dans l’eau (salée).

Avant la construction du Canal de Suez, la région au nord du Golfe comprenait plusieurs étendues d’eau importantes (de grands lacs) et il est même possible que le Golfe de Suez allait plus vers le nord, entrant en contact avec ces lacs.

Le fait qu’Israël ne prenne pas le chemin des Philistins indique un mouvement vers le sud ou le sud-est : le pharaon pensera d’ailleurs que les Israélites « errent » (litt. : être dans la confusion, errer dans la confusion) : ils ne prennent pas la voie logique vers Canaan (14.3) et « la steppe s’est refermée » sur eux.

Les Israélites sont donc adossés contre un plan d’eau important, sans doute à l’ouest d’un des grands lacs au nord du Golfe de Suez.

Certains considèrent même qu’il serait question du Golfe d’Akaba, se basant sur le fait que Madian se trouve à l’est de ce bras de la Mer Rouge et que Paul affirme, en Ga 4.25 : « Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie ». L’Arabie étant située à l’est du Golfe d’Akaba, le mont Sinaï ne se situerait pas dans la péninsule du Sinaï.

On peut aussi considérer que la région était marécageuse, ou le fond du plan d’eau assez vaseux, car Dieu « détourne » ou « ôte » les roues des chars Égyptiens (14.25), que l’armée ne pouvait plus que conduire « avec lourdeur » : on peut penser à une intervention du Seigneur, utilisant l’environnement naturel – comme la séparation des eaux de la Mer a été effectuée par la médiation de vents violents (14.21).

Dans le cantique de victoire qui suit l’événement, il est dit de YHWH : « Tu as soufflé avec ton souffle/vent », indique clairement l’intervention divine (15.10) – bien que « le phénomène de vents d’E et d’O inondant et ouvrant respectivement des voies dans ces lacs et plaines marécageuses persiste même dans les temps modernes ».

L’importance de l’événement

Le chant de victoire (15.1-19), entonné par Moïse après la traversée et l’engloutissement de l’armée du pharaon souligne plusieurs éléments importants : YHWH est le Sauveur d’Israël (15.2), punissant les Égyptiens, conduisant et rachetant son peuple en le menant vers la Terre Promise (15.12-13). La belle expression pâturage de ta sainteté est utilisée pour décrire Canaan – cf. Ps 79.7 : les nations ont « dévoré Jacob et détruit son pâturage » (idem en Jé 10.25).

La destruction des forces égyptiennes est rappelée dans le Deutéronome (Dt 11.4 : « Reconnaissez ce qu'il a fait à l'armée d'Égypte, à ses chevaux et à ses chars, comment il a fait couler sur eux les eaux de la mer Rouge, lorsqu'ils vous poursuivaient, et les a détruits pour toujours »), parmi les actes miraculeux de YHWH pour son peuple (alors que les plaies ne sont pas décrites avec plus de précision que « les signes et les actes qu’il a accomplis au milieu de l’Égypte contre le pharaon, roi d’Égypte, et contre tout son pays. » Dt 11.3).

Les Psaumes rappellent aussi l’événement :

- Ps 78.13 : YHWH a fendu la mer.

- Ps 106.6-12, qui évoque à la fois les murmures des ancêtres, qui n’ont pas compris les miracles et qui n’ont pas été reconnaissants, notamment « près de la mer des Roseaux » (v. 7b), mais qui ont abouti à la foi après la traversée victorieuse (v. 12 : « Alors ils ont cru à ses paroles, ils ont chanté ses louanges »). Fidélité vite oubliée : le Psaume saute directement à la grande révolte de Kadèsh et au châtiment de Dathan et Abiram. Intéressant parallèle de l’histoire de l’Exode entre, en quelque sorte, la « porte ouverte » du chemin vers Canaan et la « fermeture temporaire » de cet accès, avec l’errance de quarante ans.

- Le Ps 136 célèbre, en leitmotiv à chaque verset « Oui, sa bonté dure éternellement ». Les vv. 13-15 évoquent la traversée de la Mer des Roseaux et ils y précisent que YHWH y « a précipité le pharaon et son armée », ce qui semble indiquer que le roi est aussi mort dans l’aventure (ce qui n’est pas clair dans le texte de l’Exode).

- Néhémie, dans sa prière d’intercession pour le peuple de retour d’exil, souligne : « Tu as vu la souffrance de nos ancêtres en Égypte, et tu as entendu leurs cris au bord de la mer des Roseaux… Tu as fendu la mer devant eux et ils l’ont traversée à pied sec, tandis que tu précipitais leurs poursuivants au fond de l’eau, pareils à une pierre engloutie par des flots impétueux » (Né 9.9 et 11).

Intéressant de noter que les murmures des Israélites sont considérés de manière plus positive, comme un cri de souffrance analogue à celui qui s’exprimait lors de la servitude en Égypte.

Lecture néotestamentaire de l’événement

1Co 10.1-2 est le passage le plus significatif du NT sur l’évènement, car il en établit une lecture théologique : « Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu'ils ont tous passé au travers de la mer, qu'ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer… » établit un parallèle entre l’exode le cheminement spirituel du chrétien.

La traversée de la Mer des Roseaux est une image du baptême.

On peut noter la référence à la nuée, adjointe à celle de la mer.

Moïse est le type du Christ : comme Israël s’est engagé à la suite du prophète, les chrétiens suivent Jésus, quittant leur vie de péché pour entrer dans la promesse ; le baptême d’eau est le signe visible de cet engagement et de cette rupture d’avec le passé, comme la traversée de la Mer des Joncs a marqué le départ définitif du pays d’Égypte.

La nuée, dans le récit de l’Exode, accueille la présence divine et guide Israël.

Ex 13.21 : « YHWH allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils marchent jour et nuit »

Ex 14.19 évoque aussi la protection contre les Égyptiens : « L'ange de Dieu, qui allait devant le camp d'Israël, partit et alla derrière eux?; et la colonne de nuée qui les précédait, partit et se tint derrière eux. » Notons la proximité des rôles de l’ange de Dieu et de la colonne de nuée, siège de la présence divine.

En conservant une typologie prudente, on peut considérer que Paul évoque, par la nuée, l’œuvre d’accompagnement de Dieu dans la démarche de conversion ; une grâce qui, bien sûr, rend les croyants responsables dans leur engagement envers le Seigneur : le propos de l’apôtre étant de les avertir contre les dangers de l’idolâtrie, en évoquant le manque de reconnaissance d’Israël lors de l’exode.

Hé 11.29 évoque l’événement comme une des démonstrations de foi des croyants de l’AT : « C'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Rouge comme un lieu sec, tandis que les Égyptiens qui en firent la tentative furent engloutis. »

Robin Reeve